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Témoignage : Souvenir de Guerre

Témoignage: Souvenir de Guerre, raconté par mon beau-père dévoile un passé discret mais puissant, capable de façonner nos vies sans que l’on s’en rende compte.

C’était un repas de Pâques, un moment simple, en famille.
Le gigot d’agneau trônait au centre de la table, cuisiné avec soin. Mais ce jour-là, René, mon beau-père, ne touchait pas à son assiette.

Repas de famille témoignage

Et pourtant, René aimait la viande. Il avait même ce plaisir sincère mais très gourmand devant une belle pièce bien cuite.
Alors, doucement, je lui demande :
“Vous n’aimez pas l’agneau ?”

Il relève les yeux, comme surpris par sa propre retenue. Puis, dans un souffle chargé de souvenirs, il me raconte ce qu’il n’avait jamais jusqu’à ce jour exprimé .

“C’était en 1945. J’avais 19 ans. J’étais Membre de la Résistance.
Et puis, juste après la guerre, on m’a appelé pour faire mon service militaire.
C’est ainsi que j’ai été affecté à Fontainebleau, en Seine-et-Marne, un lieu que je ne connaissais pas encore.
Là-bas, ma mission consistait à surveiller des prisonniers allemands, accompagné de vaillants tirailleurs marocains.
Jour après jour, je faisais mes rondes, toujours avec le même compagnon fidèle : un superbe berger allemand, attentif au moindre bruit.
Et puis, il y avait les repas… chaque midi, chaque soir, inlassablement, on nous servait la même assiette : du couscous, du mouton, des sardines, de l’agneau. Encore et encore.
À la longue, cela m’est resté gravé dans la mémoire… une nourriture qui, avec le temps, s’est imprégnée d’amertume et d’épuisement.

Le goût n’avait plus de saveur. Les merguez et les sardines aussi revenaient trop souvent.

C’était une nourriture de guerre.
Elle me rappelait l’attente, la fatigue, l’odeur des hommes, la peur, la mort.”

Souvenir de cette guerre de jeunesse

Témoignage : souvenir de guerre transmis sans grands mots, mais avec une intensité qui dépassait le langage.
Il ne parlait jamais de traumatisme. Non, ce n’était pas un cri, c’était une mémoire enfouie.
Un silence habité, un souvenir inscrit dans les fibres de son corps.
Ce que son âme avait vécu, son corps le rejetait.
Depuis ce temps-là, il ne supportait plus le couscous, le mouton, les sardines… ni l’agneau.
Chaque odeur, chaque bouchée, réveillait ce souvenir de guerre, comme une alarme intérieure, douce mais implacable, qui le ramenait sans prévenir aux jours sombres de sa jeunesse.
C’était là, en lui, discret mais tenace. Une mémoire scellée dans sa chair, que seul son dégoût pouvait encore exprimer.

Et puis, un clin d’œil du destin… le génie de la lampe

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Des années plus tard, son fils, Didier — gendarme, fut à son tour détaché à Fontainebleau, bien évidemment dans le cadre de ses missions.

Ce qu’il ignorait, c’est que ce lieu, si neutre en apparence, avait été marqué par l’histoire silencieuse de son père.
Jamais René son père ne lui avait parlé de son service militaire à Fontainebleau. Jamais il ne lui avait confié ces souvenirs, par peur de les revivre, ou de les faire revivre à son fils.
Et pourtant…

Père et fils deux générations

Le fil invisible du destin l’y avait ramené.
Comme si le lieu l’appelait.
Comme si quelque chose devait se rejouer.

👉 Didier y fut affecté pour un stage de trois mois.
👉 À Fontainebleau, là où son père, des décennies plus tôt, gardait les prisonniers.

Coïncidence ? me direz-vous. Pourquoi pas!

Mais ce qui est encore plus troublant… c’est que Didier rêvait depuis toujours d’avoir un berger allemand.
Sans savoir pourquoi.
Sans connaître ce fragment d’héritage silencieux.

Pour le consoler je lui ai offert un caniche, c’est moins imposant.

Le passé ne disparaît jamais : il murmure dans nos choix

Ce témoignage :souvenir de guerre me bouleverse encore aujourd’hui.
Parce qu’il illustre ce que je ressens profondément :
le passé agit comme un champ magnétique.
Ce qui n’est pas dit cherche à se rejouer.
Ce qui est enfoui cherche à émerger.
Parfois dans un rejet. Souvent dans un rêve. Parfois dans un lieu, un goût, un chien.

René avait enfoui ses souvenirs dans son assiette refusée.
Didier, sans le savoir, a rejoué l’histoire, dans un autre temps, avec un autre regard.
Mais le même lieu.
Et le même désire de chien, mais moi, j’ai préféré un caniche .

Ce que le Code Chapelle enseigne ici

Le Code Chapelle reconnaît cela :
nos attirances, nos aversions, nos synchronicités ne sont jamais anodines.
Elles sont les échos d’un langage invisible — celui de nos lignées, de nos blessures, de nos héritages émotionnels.

Ce jour-là, à Pâques, j’ai compris que parfois…
un simple plat peut réveiller toute une vie.

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